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La démocratisation de la Culture Physique


On peut dire sans craindre de se tromper que la culture physique ou l’hygiène des organes était largement antérieure au siècle des Lumières. De l’orient a l’occident, de grandes personnalités telles que Platon, Socrate, Hypocrate, Confucius, Lao Tseu, Mercurialis, Pantagali et bien d’autres encore ont développé et prôné l’hygiène des organes a travers l’éducation motrice.

Mais c’est au siècle des Lumières que son émancipation des classes dirigeantes vers les classe populaires s’opère, se vulgarise et se généralise. Elle devient a cette période un outil de progrès et d’émancipation populaire.

C’est également à cette période que le terme culture physique naît par l’entremise du professeur Edmond Desbonnet et prend tous son sens parmi les classes populaires en devenant une pédagogie révolutionnaire, utile, bienveillante et accessible au dominé. Les médecins hygiénistes tels que Vilermé et les penseurs progressistes, pré-marxistes tel que Rousseau, Owen, Fourrier, Richardson, Cabet, Proudhon ou des professeurs de sport comme Triat poussés par les ravages d’une société précapitaliste et par les grand fléaux (peste, choléra et tuberculose), comprennent que la solution se trouve dans la prévention, la sécurité et l’hygiène des populations faibles et précarisées. Ces médecins hygiénistes et ces progressistes vont se préoccuper des populations les plus faibles car ce sont ces populations qui sont les plus susceptibles d’être contaminées par les maladies et donc, de les transmettre. Leur action va s’exercer dans divers domaines. Ils vont ainsi faire pression pour que chaque ville se dote d’un comité de salubrité, ils se préoccupent des enfants, s’attachent à montrer que des environnements pollués sont néfastes pour la santé et essayent d’améliorer la santé dans le cadre scolaire. Ils commencent à diffuser parmi l’opinion publique cette idée de l’entretien de la santé par l’exercice physique, ce qui va changer la définition même de la santé. Au XIXe siècle, au moment où ces campagnes d’exercices physiques commencent à se diffuser à l’école, la vision de la santé et du sport est une vision en pleine contradiction, très Bourgeoise et paternaliste où la prédominance de l’inné sur l’acquis fait force de loi, les bien nés et les autres « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Pierre corneille

Le sport est dominé par les rapport de classe, partagé entre le biologique, le rendement, la compétition ou l’ hygiène et la santé, réservé a une élite. Les rapports de force et les révoltes en faveur des classes populaires vont changer la donne. Dès le début les républicains font des appels a s’organiser dans les organisations sportives républicaine.

« Dès le début des années 1890, la mouvance républicaine invite ainsi, par voie de presse, les travailleurs à une prise de conscience et les exhorte à fuir les structures sportives patronales. Dans les colonnes de L’Union républicaine, on peut lire que les associations patronales sont subventionnées « avec le produit de la sueur des ouvriers » et qu’elles ont pour fonction « d’isoler les ouvriers de la politique et de les endormir en portant atteinte à leurs libertés ». »

Cette gymnastique ouvrière, face aux dérives du capitalisme naissant, incorpore un temps pour soi en dehors des contraintes patronales, une gymnastique corrective, une gymnastique des organes, une gymnastique de santé, une gymnastique orthopédique qui doit être accessible a tous.

« Les élections municipales de 1925 marquent un nouveau jalon dans l’organisation locale du sport. Diverses municipalités urbaines sont conquises par la gauche. Celle-ci a inscrit les questions de l’éducation physique et de la culture dans son programme. Dans les deux mandats municipaux qui vont suivre (jusqu’en 1929, à partir de 1929…), l’équipement communal s’enrichit : stade, gymnase, piscine, salle dite d’éducation physique et de gymnastique médicale, centres aérés. C’est le modèle municipal d’équipement communal. Le gouvernement du Front populaire permettra de généraliser ces initiatives afin de les étendre à l’ensemble du territoire pour l’essentiel des communes urbaines »



Un progrès certain pour les classes populaires sans toutefois faire disparaître le courant capitaliste, la vision des théoriciens bourgeois sélectifs, compétitifs, belliqueux et marginalisant les femmes tels que Galton et Schumpeter mise en place par Pierre de Coubertin dans ses jeux Olympiques renouvelés et toujours sans la présences des femmes, n’ayant pas leur place dans le modèle antique des sports que Pierre de Coubertin avait voulu recréer. Les femmes ont été exclues des premiers Jeux Olympiques (JO). «Ainsi, les premiers JO d’Athènes, en 1896, se sont ouverts sans les femmes, le baron Pierre de Coubertin s’étant opposé à toute participation féminine»

Ces jeux renouvelés furent imprégnés par la fameuse citation du père Didon « Citius, Altius, Fortius » soit « plus vite, plus haut, plus fort » qui continue à dominer dans les médias et à se développer en parallèle, dans les écoles, les fédérations sportives et in  fine dans tous les secteurs où la compétition a pris le dessus de façon mortifère. Faut-il le rappeler, la culture physique véritablement révolutionnaire pour cette période en se sens que les gymnasiarque intégraient déjà des section de femmes. 


« Selon Desbonnet, le gymnasiarque de Triat est précurseur. Des femmes et des jeunes filles disposent de salles et de séances spécifiques, dirigées par Augustine et Mathilde Allix, sœurs de Jules. »

Déjà l’expérience a été faite, avec les conséquences les plus salutaires, par des milliers de jeunes gens et de jeunes filles […] et aussi par des milliers d’hommes énervés et même des vieillards qui se croyaient au bord de la tombe. »

 
 
 

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